Etape 33 - Copan - Autour de la plaza oriental
Lundi 30 janvier. Le sommet du templo de la Méditacion*** offre sans doute la meilleure vue sur la Plaza oriental***. Face à place aux dimensions quasi parfaites, tout en harmonie, on comprend mieux pourquoi Dix-Huit Lapins avait choisi cet endroit pour élever son temple principal.
C'est autour de cette place que s'organisait la vie des élites de la cité maya. Pourquoi ici, parce que très probablement c'est ici que la cité a pris son essor. Dans les deux tunnels creusés sous la place, on trouve les vestiges les plus anciens de la cité, temples fondés par les premiers rois mayas. D'une certaine façon, la place sacralisait la mémoire des anciens, et donc la fondation du royaume de Copan.
En longeant le sommet des gradins de la place en direction du sud, on débouche directement sur les restes du templo 18** dont il ne reste que peu de choses, sauf quelques pans de mur et quelques hiéroglyphes. De là, jolie vue sur la forêt tropicale. Bâtie à proximité de la rivière, la cité a dû faire face à de nombreuses crues. Ce sont elles qui ont emporté une grande partie des vestiges de la cité...
Pour accéder à la plaza oriental, il faut redescendre les gradins et passer dans un large corridor aménagé entre le templo 16 et le templo 18.

L'effet de majesté est immédiat. On imagine sans mal combien les personnes extérieures à la cité devaient être impressionnées en pénétrant dans cette place...

La plaza oriental porte le nom de Plaza de los Jaguares***. Et on comprend mieux pourquoi en admirant les magnifiques faces de jaguars sculptés en plein milieu des gradins. Quelle beauté ! Et dire qu'il fallut attendre le début du XXe siècle pour voir apparaître le cubisme. Nul besoin, d'aller ailleurs dans le monde. Les Mayas, et au-delà, les civilisations précolombiennes dans leur ensemble, avaient déjà inventé le symbolisme dans l'art.

Chaque petite cavité ronde de ces jaguars étaient remplies d'obsidiennes pour imiter les taches noires de l'animal.

Au-delà du symbole, cette place renferme les vestiges de la grande dynastie royale qui gouverna Copan dans sa péériode classique, entre 500 et 900 ap. J.-C. Et au premier chef, le premier d'entre eux : Grand Seigneur Soleil-Ara-Quetzal qui régna de 426 à 435. Les rois qui suivirent le révérèrent au titre de semi-divinité, fondatrice de la ville. Parmi les plus importants rois de Copán figure Jaguar Fumée, le 12e roi, qui régna de 628 à 695. Il fit de la ville une grande puissance militaire et commerciale.

18 Lapins (695-738) son successeur, poursuivit la conquête militaire. Lors d’une bataille contre son voisin, le roi Cauac Ciel de Quirigua, 18 Lapins fut capturé et décapité. Le 14e roi, Singe Fumée (738-749) connut un règne court et sans impact sur Copán. Son fils, Coquillage Fumée (749-763), fut l’un des grands bâtisseurs de Copán. Il commandita la construction de l’escalier des hiéroglyphes (755). C’est la plus longue inscription de ce type jamais découverte en territoire maya.

Pour mieux comprendre le culte que les rois de Copan avaient pour leurs ancêtres fondateurs, il faut descendre dans les deux tunnels aménagés au milieu de la place... Mais du coup, cela fait doubler le prix de la visite et mes maigres lempiras que j'avais emportés avec moi, croyant que je pouvais payer en quetzales, ne suffisent pas... Et m... alors ! Bon, tant pis, d'après mon guide, les traces de ces vestiges ne sont pas très visibles... On se console comme on peut.



|